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Vole a-t-il dit.


Je discute de façon informelle avec un patient de 24 ans qui souffre de certains symptômes négatifs de sa maladie et il me dit : "j'aimerai être un oiseau, être soutenu de mes propres ailes mais je crois qu'elles sont brisées. J'aimerai être libre, à la fois seul et avec."


Ce qu'il ressentait, j'ai tenté de le transformer en mots.


Impossible de s'échapper aux entraves

Impossible de s'évader, il m'faut un point d'ancrage

Impossible, je suis brisé en plusieurs petits éclats


De rire, sans raison

De voix, sans paroles


Escapologiste, je me libère, j'en crave

Lance une ancre à la mère, retour en arrière, je chavire

Impossible, j'en crève


Les yeux, sans vision d'avenir

D'envie, de rien, sans navire


Encrer dans la peau les souffrances

Ecrire le soufre et la rance

Impossible, trop de carences


Je suis un volatile, une forme d'origami

Replié, plusieurs fois sur moi-même

Quelques bizarreries


Mais je m'échappe, escapade !

Je m'imagine étourneau

Je migre, en spectacle dans le ciel

Je m'imagine sociable, éternel

Fermant les yeux.

En murmuration.

Sans murmures.


Et ces voix sans paroles se meurent, je suis seul.

Et ces sons sans stimulation, semeurs

De trouble.


 

Image libre de droits Ulrike Mai | Pixabay

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